L'influence de la presse
Influence de la presse
Note de l'auteur: dans notre société actuelle la presse écrite est de plus en plus présente dans notre vie. Depuis presque un siècle, la radio, puis la télévision, puis aujourd'hui l'Internet, sont venus s'ajouter à la presse écrite qui date de plus longtemps encore.
Il est donc nécessaire de s'interroger sur l'influence, bonne ou mauvaise, qu’a la presse écrite sur nous et notre pensée.
L'influence de la presse écrite sur l'opinion publique
Le grand intérêt que présente la presse écrite, la télévision, l'Internet ou encore la radio, est d'informer rapidement et largement la plupart de la population des faits subjectivement jugés "importants" et des évènements, du pays et du monde entier. Ainsi chacun grâce à son poste de télévision ou de radio, son ordinateur, ou encore en achetant le journal, dispose d'un compte rendu des derniers événements, ce qui lui permet de se tenir au courant de la situation mondiale et nationale.
Cette efficacité est due aux nombreuses équipes de journalistes qui collectent pour la société les informations et qui les éditent afin de les leur transmettre. Quel types de médias livrent une information objective, dénuée de tout préjugée? Soyons honnête: aucun. Tout au plus pouvons nous distinguer des journaux politiquement engagés (Libération, Le Figaro, l'Humanité); le seul qui se veut objectif est Le Monde, bien qu'il soit possible de distinguer à travers le style de certains journalistes le courant d'opinion l'imprégnant. Outre le rôle d'information, les médias peuvent également nous aider à comprendre l'actualité en interprétant les faits. Ainsi en achetant ces "journaux d'opinion" attachés à différents partis politiques nous pouvons étudier les différentes réactions face aux évènements auxquels nous sommes confrontés. Le risque ici est de s'attacher à une opinion qui nous 'dicte' ce que nous pensons...
La désinformation, la propagande, la censure: le formatage des esprits; avez-vous déjà entendu ces mots ? Mais savez-vous ce qui se cache derrière... De nos jours on se rend compte que la présentation d'une même information à un grand nombre de gens a tendance à créer une sorte de pensée commune. En effet la liberté de la presse dans les pays démocratiques conduit parfois à des dérapages et détournements d'informations et parfois même à la désinformation, tandis que le contrôle de la presse écrite, notamment par les dictatures comme nous l’avons vu dernièrement, par l'Etat risque de provoquer censure et propagande. Ainsi parfois la presse est soumise au gouvernement, mais parfois elle est contre celui-ci. Dans les pays démocratiques les médias sont appelés par certains un "quatrième pouvoir".
1) Censure et propagande: la presse écrite outil du pouvoir La censure fait notamment partie de l'arsenal répressif des dictatures. Elle reste encore aujourd'hui présente dans de nombreux pays. En Europe la censure est combattue depuis le XVIIème siècle. La censure se traduit par un contrôle des informations diffusées par les pouvoirs en place, guidant ainsi les médias vers les informations qui ne leur sont pas défavorables.
Le deuxième outil utilisé par les pouvoirs, surtout en dictature, est la propagande (qui va la quasi-totalité du temps de paire avec la censure). Par ce moyen les pouvoirs font passer à l'aide de la presse écrite des informations, souvent fausses ou exagérées, qui leurs sont favorables.
Nous pouvons citer l'exemple en ex-URSS de propagande, quand les pouvoirs avaient fait croire à la population par l’intermédiaire des médias (notamment la presse écrite), qu'un ouvrier nommé Stakhanov avait abattu dans les mines en une nuit plus que ce qu'un ouvrier type avait accompli en une semaine, et avait reçu en juste récompense de son ardeur des privilèges. Cette information, destinée à motiver les ouvriers, émanait du gouvernement mais était présentée comme un fait exact. Nous pouvons également rappeler la carrière du ministre de l’information et de la propagande sous le «gouvernement» de Staline, Eisenstein.
Ces deux outils vont évidemment contre la liberté de la presse et sont souvent utilisés dans des pays où elle n'est pas autonome. Les autres formes de "formatage" que nous allons voir maintenant émanent cette fois-ci de la responsabilité des médias eux-mêmes, sans intervention du gouvernement.
2) la domination de la pensée médiatisée: la spirale du silence Les médias offrent la même information à un grand nombre de gens, et ils présentent les événements avec leur opinion des faits, surtout pour la presse écrite (Libération est de gauche; L'Humanité est communiste; Le Monde est de centre-gauche; Le Figaro est de droite).Ainsi les gens n'ont accès qu'à une opinion, qu'ils croient être celle partagée par le plus grand nombre de personnes. L'effet de la spirale du silence est que les gens analysent continuellement les opinions traversant l'espace public afin de ne pas émettre une opinion qui les placerait en marge de la société. S'ils voient que la presse écrite (où les médias en général) favorise une opinion qui n'est pas la leur, ils n'oseront pas s'exprimer, croyant qu'ils sont seuls à penser cela (ce qui n'est pas forcément le cas). Ainsi les autres opinions meurent, même si elles sont partagées par un nombre important de gens, laissant la place en se taisant à l'information médiatisée; ce cercle vicieux (vertueux pour certains) est ainsi justement appelé: la spirale du silence.
3) Le détournement d'informations On parle de détournement d'informations quand celles-ci sont présentées dans un contexte autre que leur contexte réel, notamment dans un but désinformatif.
Cela peut notamment se produire dans les journaux télévisés, quand des images sont présentées avec un commentaire inapproprié (par exemple le lieu et la date des évènements cités sont erronés). Mais cela peut se produire avec d'autres supports (journal, radio).
Nous pouvons citer l'exemple de la Roumanie où, il y a quelques années, de faux charniers avaient été créés par des opposants au pouvoir, et filmés et médiatisés, mettant en cause les dirigeants, et favorisant ainsi le coup d'Etat qui suivit en attirant la sympathie du peuple sur les opposants. La supercherie n'a été découverte que plusieurs années plus tard.
Nous avons donc vu que la presse écrite permet d'informer rapidement et complètement, mais que parfois nous risquons de nous laisser dicter nos opinions par celles présentées. Il faut donc rester vigilant et relativiser ce qu'on découvre.
Pour se protéger d'une influence involontaire des médias sur nous, il faut distinguer dans ce que l'on utilise: Le journalisme d'actualité et d'information, qui présente les faits avec normalement un maximum d'objectivité et qui a pour but avant tout de mettre au courant des derniers événements (Le Monde ?). Le journalisme d'opinion, qui appartient à un parti politique et qui défend ses opinions; il présentera les faits avec une vision subjective et les commentaires de ce parti. Le journalisme à sensations, toujours en quête d'un événement sensationnel (comme son nom l'indique) et qui exagère parfois la réalité au détriment de l'objectivité. Ce type de journalisme comprend les Paparazzi, et est tout particulièrement présent dans certains journaux anglais.
La presse écrite est un outil très pratique, si toutefois on a la force de soutenir ses opinions et que l'on sait à quoi s'attendre.
http://www.avenir-geopolitique.net/politique/influence/